3/11/2006

Caramba (suite)

Marquise chérie,

Tu parles bien de ce voyage qui fut un peu initiatique pour toi et un retour parfois hésitant pour moi dans ces terres brûlées et pourtant fécondes du pays en forme de corne d´abondance... Quels contrastes saisissants! Comment trouver l´équilibre entre la majesté puissante de cette terre et de l´histoire, que d´histoire et d´histoires!, de ce peuple. Riche, pauvre, attachant, dur, affectueux et complexe tout en étant hostile et trop tristement simpliste parfois. Tout semble plus dur là-bas, si ce n´était pour la somptuosité du terroir et l´âme généreuse et noble de ces amis dont tu parles si bien. Et qui nous acceuilli de manière si attachante. "La vida es como la espuma, entonces tenemos que ser como el oceano." (La vie est comme l´écume, nous devons donc être comme l´océan. Dans "Y tu máma tambien")

Je garde dans mon coffre-fort des petits trésors à nous le souvenir de ce guide au look quasi-christique, l´histoire de sa grand-mère zapotèque qui lui parlait des baleines et de son totem. La beauté époustouflante du site de Monte Alban et des drinks dans les palaces coloniaux a Oaxaca. Cette chambre si belle a Oaxaca et nos éclats de rire dans le resto. "Rommel, un moli! siouplait". Aah, la bonne motte de Pie de la Cuesta! La tendresse de te voir manger, et aimer!, ces sauterelles-chipulines grillées et ta manière de vider les petits verres de sangrita en te régalant. Le chile est vie au Méxique, ça tu le sais maintenant. Ta disponibilité et gentillesse avec Fernande et David. Ta patience avec Corinne et l´autre David. L´exubérance outrancière du baroque méxicain, les masques du musée anthropologique de Mexico, masques grotesques et illisibles, issus d´un monde qui n´est plus et pourtant nous entoura toujours. Teotihucan, les 2 pyramides à la file qui coupent les pattes, avec tous ces enfants autour de nous. Ces petits mestizos pas très beaux et assez bruyants. La forêt de cactus en tuyaux d´orgue. La tempête de terre-sable, celle qui annonce l´appauvrissement d´un sol déjà misérable. Le mole au chocolat. Hmmm.

C´est tellement rassurant pour moi que tu ai aimé ce pays chérie. Quant à un déménagment/retour a Tenochtitlan, tu sais que la décision est tienne mon amour.

Au fait, je me suis permis qques changements dans l´ortographe (déroutante) de certains noms Azteco-Zapotèques...

T -