Vu à Paris Match Point, dernier film de Woody Allen. Comédie, tragédie, suspens hitchcockien, d´une acuité redoutable et cinglante. Abordant tant de thèmes qu´au sortir du film on peut se demander un instant : mais de quoi parle-t-il en fait.... et babooschka (la belle mère ukrainienne de ma soeur, ma compagne de squatte à Paris) de venir frapper à ma porte pour la énième fois et de me dire : “de la vie enfin, la vie qui ne tient qu´ à un fil, il faut savoir pousser la balle du bon côté - au bon moment.
Woody Allen dans ses explications se révéle plus cruel : « On me dit cynique. Pas du tout. Mais pessimiste, oui. Je l'ai toujours été, même dans mes premières comédies, où mon pessimisme s'avançait masqué. Je ne crois pas, comme William Faulkner, que l'être humain endure et progresse. Pour moi, notre destin est dominé par le hasard. La chance. Nul ne veut l'admettre, parce que c'est une idée cauchemardesque. On veut nous faire croire, au contraire, que nous pouvons tout contrôler. Alors on exerce son esprit et on sculpte son corps. Et puis, l'esprit exercé, le corps sculpté, on sort de chez soi et on se fait bêtement écraser par une voiture. Et voilà, c'est fini... Le personnage de jeune arriviste interprété par Jonathan Rhys-Meyers n'est pas un "héros de notre temps", pour paraphraser Lermontov, mais le reflet de ce que notre temps exige de lui. A savoir sacrifier l'humain. Privilégier le matériel plutôt que le spirituel. Et saisir sa chance à n'importe quel prix. »
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